Lorsque j’ai pris connaissance de la sortie d’un Monopoly mettant en avant plan les femmes, j’ai d’abord été enchanté de l’initiative. Quelle bonne idée de célébrer l’apport des femmes à notre société en réinvantant ce classique. J’ai déchanté lorsque j’ai pris conscience qu’il s’agissait en fait d’un jeu sexiste et insultant pour les femmes et les hommes.
Le jeu propose d’investir dans des inventions faites par des femmes. La boîte arbore une image qui représente la nièce de M. Monopoly qui reprend les rennes de la compagnie. Ce sont des choix intéressants et c’est sain de présenter un modèle féminin aux prochaines générations de joueurs.
Malgré ces bonnes idées, le jeu deviens beaucoup moins pertinent en ajoutant des règles qui favorisent les joueuses. Il ne s’agit pas de contrebalancer une différence physiologique afin de rendre le jeu équitable. La règle stipule simplement qu’une femme commence la partie avec plus d’argent et reçoit, à chaque paie, un salaire plus élevé que celui de ses cojoueurs masculins. Quel message essaie d’envoyer Hasbro ?
Il y a plusieurs façon d’interpréter cette règle. Certains pourraient croire qu’Hasbro laisse entendre que les femmes ont besoins d’avantages afin de gagner la partie. Cela pourrait laisser croire qu’elles n’ont pas le même sens des affaires que les hommes. D’autres pourraient penser que le jeu préconise une supériorité salariale de la gente féminine.
La compagnie laisse entendre que cela a pour objectif de sensibiliser à propos de l’écart salarial entre les hommes et les femmes. L’objectif semble noble à priori mais n’en demeure pas moins qu’ici, on ne présente pas une équité rétablie mais bien la supériorité d’un genre. Là où l’intention était bonne, on sombre dans un modèle qui ne trouvera des partisans qu’aux extrêmes des idéologies. C’est malsain. Un simple slogan qui mentionne que les chances de gagner sont égales pour tous aurait été bien suffisant.
Saluer l’apport des femmes et proposer un modèle féminin du personnage était une idée non seulement pertinente mais nécessaire afin de contrebalancer l’image de l’homme « homme d’affaire » . Pour le reste, c’est un échec.